Si on augmentait de 10% le niveau de formation des infirmiers, il y aurait 7% de décès en moins chez les patients 

Ce 12 mai, date anniversaire de Florence Nightingale – fondatrice de l'Art Infirmier moderne – la journée internationale des infirmières est célébrée partout dans le monde.
Cette journée est l'occasion de rappeler que cette profession représente le plus grand nombre des professionnels de la santé dans notre pays, mais également que c’est en agissant avec cette profession que les autorités peuvent encore améliorer les résultats de notre excellent système de santé.

Une étude européenne de très grande ampleur publiée dans le très sérieux Lancet en 2014* démontre que si la Belgique augmentait de 10% le niveau de formation de ses infirmiers, il y aurait 7% de décès en moins chez les patients de plus de 50 ans hospitalisés. De même, augmenter de 10% le nombre d’infirmiers auprès de ces patients donnerait un résultat similaire.

Nos ministres de la santé et de l’enseignement ne peuvent ignorer les résultats d’une telle étude ! Si augmenter le nombre d’infirmier par patient semble budgétairement difficile, les économies réalisées par le nombre de vies sauvées devrait compenser la dépense. Par ailleurs, augmenter le niveau de formation des infirmières et infirmiers belges est une autre mesure que pourrait prendre les ministres, et qui ne coûterait pas autant d’argent. Lors d’un débat parlementaire en Communauté française en 2013 le Ministre Marcourt a évoqué un montant de 9 millions d’euros annuel. 7% de vies sauvées en plus chaque année valent-elles moins que cela ?

La Belgique traverse aujourd’hui une période essentielle pour les infirmiers. L’Europe avec une nouvelle directive donne aux différents ministres concernés une opportunité historique de prendre des décisions pour répondre aux nouveaux défis de notre système de santé et de celui du futur.

En cette journée internationale des infirmières et infirmiers, nous demandons que ces ministres décident de former tous les infirmiers belges au plus haut niveau possible, en accord avec les standards internationaux les plus élevés**, et avec la perspective pour tous les infirmiers de pouvoir obtenir des titres ayant une valeur académique universitaire (bachelier-master-doctorat).

NB : Les ministres concernés sont : Maggie Deblock, Marcourt, Demotte, Crevits, Simonis, Milquet, Vandeurzen, Mollers, Prévost.

*Aiken et al. Nurse staffing and education and hospital mortality in nine European countries: a retrospective observational study. The Lancet, 25 February 2014.http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(13)62631-8
** il n’y a plus que 5 pays sur 27 en Europe où le niveau bachelier n’est pas encore la norme obligatoire (Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Hongrie, Luxembourg).