Chers étudiants

Dans le cadre de la crise actuelle, vous nous interpellez sur vos stages, leurs conditions, leurs caractères obligatoires, les risques...

Nous comprenons vos inquiétudes, elles sont légitimes en cette période sanitaire difficile, et même des infirmières expérimentées ressentent parfois ce genre de sentiments de danger.

Toutefois il nous semble nécessaire de vous aider à faire preuve de sang-froid, ce sera d’ailleurs une attitude qui vous sera indispensable lorsque vous serez diplômés.

En effet, contrairement à nous qui sommes infirmiers de longue date, c’est la première crise sanitaire que vous vivez, mais croyez nous, ce n’est probablement pas la dernière.

Les infirmier.e.s forment la profession de santé la mieux préparée à éviter les infections et leurs transmissions. Cela a été mainte fois démontré scientifiquement depuis Florence Nightingale en 1856. Nous savons quoi faire pour nous protéger et protéger nos patients, nous sommes les champions de l’hygiène hospitalière, et en cas de crise, sur tous les fronts, même en cas de guerre, les infirmiers ont toujours été les plus performants.

Les étudiants infirmiers doivent également durant leur formation être préparés à ce futur rôle de garant de la sécurité sanitaire des patients et de la population, il s’agit d’une compétence de base de tout infirmier.

Le COVID19 ne fait pas courir plus de risque aux infirmiers, ou aux étudiants en stage, qu’un paquet d’autres bactéries et virus présents en permanence dans le système de soins. Ces virus et bactéries hautement pathogènes et/ou hautement contagieuses, pas toujours symptomatiques/visibles chez les patients, vous les côtoyez déjà depuis le début de vos études lors des stages : clostridium difficile, varicelle, tuberculose, grippe, hépatite A,… Si les règles habituelles d’hygiène, telles qu’apprises à l’école, sont respectées,le risque d’attraper une de ces maladies est plus faible que dans la population générale lors de relations sociales rapprochées.

Pour toutes ces raisons, il n’y en a aucune de perdre son sang-froid, de paniquer et de refuser de devoir aller en stage. Tout cela bien sûr à la condition que tous les étudiants en stage bénéficient des mêmes droits et dispositifs de protection que l’ensemble des infirmiers où ils travaillent. Si un milieu de stage dans lequel sont soignés des patients suspectés de COVID 19 doit limiter l'usage de matériel pour gérer son stock, les étudiants ne doivent pas en pâtir et être affecté à des activités non risquées. 

Et en tant qu’association professionnelle nous n’arrêterons pas de plaider pour cette condition de stage en sécurité, et sur le long terme pour qu’on garantisse aux étudiants infirmiers un encadrement qualitatif en stage. Nous nous associons d’ailleurs à de nombreuses revendications du collectif des étudiants infirmiers « étudiants infirmiers en ARCA », dont nous nous vous invitons à découvrir en suivant ce lien.

Nous avons aussi été contactés par de nombreux étudiants souhaitant se rendre utiles et apporter leur aide en cette période,  nous appelons tous les infirmiers à accueillir les étudiants infirmiers comme il se doit, avec pédagogie, afin qu'ils continuent à apprendre des choses essentielles à notre profession durant cette période. Si au cours de l'évolution de la crise les autorités prenaient une décision d'écarter les étudiants infirmiers en stage, nous espérons que ceux qui le désirent pourront nous rejoindre ou se rendre utiles à la société comme volontaires.

Merci à vous d'être là à nos côtés durant cette période difficile pour tous.

PS : Pour obtenir un diplôme relevant d’une profession de santé un nombre minimum d’heures de stages est obligatoire, pour les infirmiers il s’agit de 2300 heures. Toute suspension des stages grèvant ces 2300 heures, qu’elle soit volontaire ou non, devrait être récupérée à d'autres moments de l'année...