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Réagissons aux projets délétères pour la profession infirmière !

06/12

Le gouvernement fédéral a décidé en juin de reconnaître dans la Loi un nouveau praticien de l’art infirmier dénommé « assistant.e en soins infirmiers – basisverpleegkundige » qui sera formé en 3 ans.

Dans la définition de son métier, il est indiqué qu’il peut exercer tout l’art infirmier (les interventions infirmières « A » et les prestations techniques « B1-B2 ») de manière autonome en situation moins complexe et en collaboration avec un infirmier dans les situations plus complexes.

Très peu de différences existent dans la « liste d’actes » entre l’infirmier responsable de soins généraux et l’assistant en soins infirmiers et, en outre, la manière d’évaluer ce qui est complexe ou pas n’est pas précisée et une évaluation du patient par un infirmier responsable de soins généraux n’est pas indispensable.

Avec l’UGIB et le CFAI, nous avons protesté auprès du cabinet du Ministre contre cette nouvelle législation prétendument prise pour soulager les infirmiers. Nous avons également rappelé que la profession infirmière attend toujours une revalorisation et une modernisation des compétences qui lui sont dévolues par la Loi.

Actuellement, cette soi-disant « valorisation » se limite à rajouter dans la liste d’actes B1 de l’infirmier responsable de soins généraux la vaccination lors de campagnes de vaccination collectives et la possibilité d’administrer quelques médicaments, dont la liste sera sous le contrôle des médecins et pharmaciens. Vous avez dit « revaloriser » ???

Le Ministre propose maintenant un projet de Loi visant à moderniser la définition de l’art infirmier… mais permettant autant à l’infirmier qu’à l’assistant d’exercer l’ensemble de cette discipline sans distinction entre les deux métiers !

En d’autres mots : les infirmiers responsables de soins généraux n’ont aucune compétence spécifique par rapport aux assistants en soins infirmiers dans cet avant-projet de Loi ! Si, demain, ce texte est adopté par le gouvernement fédéral, il n’y a aucune raison que des étudiants choisissent de s’engager dans des études longues et complexes, et aucune raison que certaines fédérations d’employeurs continuent à engager des infirmières dans certains secteurs… nous pouvons être remplacés par des assistants en soins infirmiers formés en 3 ans presque partout !

Par ailleurs, ce projet de Loi met également en place une nouvelle dynamique qu’on appelle « équipe structurée ». Le principe est de dire que quand il y a une équipe soignante coordonnée par une infirmière ou un médecin, au sein de celle-ci, on peut déléguer n’importe quel acte infirmier à n’importe quel professionnel qui aurait appris à le faire : le kiné, la diététicienne, l’ergothérapeute, la podologue… mais aussi l’assistant en soins infirmiers et l’aide-soignant. Les écoles infirmières vont pouvoir ouvrir des cours où toutes ces professions viendront apprendre des techniques infirmières qu’ils pourront ensuite se voir déléguer par un infirmier coordinateur d’équipe.

Nous pensons que le principe mérite réflexion, mais absolument pas pour les professionnels formés en dessous d’un niveau bachelier : donc pas pour les assistants en soins infirmiers ni pour les aides-soignants ! Nous ne voulons pas non plus qu’on puisse faire pression sur nos collègues aides-soignants pour qu’ils fassent encore plus d’actes, ils ont déjà assez à faire ! Et l’infirmier (responsable de soins généraux) coordinateur, qui risque de se sentir bien seul dans sa profession, devra maîtriser individuellement qui peut faire quoi au sein de l’équipe, chacun ayant une liste d’actes spécifique ; cela semble impossible.

Les autorités nous demandent notre avis sur ce texte avant le 08/12.

Vous avez donc la possibilité de réagir !! Faisons-le en masse !!

 

En annexe nous vous proposons une réponse-type à envoyer avant le vendredi 08 décembre 2024 à l’adresse : nurseinfo-noreply@health.fgov.be 

Libre à vous de vous en inspirer, de la modifier ou de l’envoyer telle quelle, mais il faut se bouger ! en jaune les éléments minimaux à compléter.

Les plus audacieux oseront peut-être mettre le ministre fédéral en copie de leur protestation : frank.vandenbroucke@vandenbroucke.fed.be

N’hésitez pas à diffuser autour de vous ! Il est grand temps de nous faire entendre…